Carte blanche : « Le devoir d’impertinence des Organisations de Jeunesse et leur indispensable esprit critique »

Des propos peu flatteurs concernant les Organisations de Jeunesse dites « politiques » ont été tenus au sein de la presse récemment. Ces interventions se font un plaisir, par des raccourcis douteux et des erreurs de fond illustrant une méconnaissance de notre secteur, de remettre en cause les subsides consacrés aux Organisations de Jeunesse agréées en tant que « mouvements thématiques », ainsi que leur utilité au sein de la société.


Un premier rappel utile : les montants octroyés à la centaine d’Organisations de Jeunesse reconnues constituent à peine 0,5% du budget de la FWB. Il est donc réducteur de considérer ces dernières comme un gouffre financier alors que le secteur jeunesse souffre d’ores et déjà d’un cruel manque de financement et d’investissement structurel.

L’origine des Organisations de Jeunesse…

Impulsées à l’issue de la deuxième Guerre Mondiale, les Organisations de Jeunesse ont été soutenues afin de répondre aux conséquences désastreuses de l’absence de politique de jeunesse plurielle qui avait amené à l’endoctrinement fasciste des années 30 et 40. Les Organisations de Jeunesse sont de sensibilités diverses et œuvrent collectivement au renforcement du pluralisme démocratique de notre société. Leur diversité permet à chaque jeune de trouver un écho à sa vision de société.


Pour rappel, la raison d’être de nos associations est de former des « CRACS » : des Citoyens Responsables, Actifs, Critiques et Solidaires. De plus, les mouvements thématiques ont pour mission de « sensibiliser et interpeller la société par des activités, des réflexions ou des analyses, orientées autour de thématiques ».

… et leur rôle essentiel au développement d’une société juste et démocratique.

Particulièrement au moment où la jeune génération semble devenir le fer de lance de la lutte contre les extrêmes, une telle vocation est indispensable pour la jeunesse francophone et favorise la pérennité d’une démocratie représentative plurielle, ainsi que l’engagement et l’intérêt de nos jeunes pour les enjeux publics et politiques. Un engagement sociétal que nos Organisations de Jeunesse agréées s’efforcent d’ailleurs en permanence de remplir, et pour lequel elles sont régulièrement évaluées par l’Administration. Remettre en cause leurs objectifs, leur indépendance, ainsi que leur utilité, est questionnant à une époque où la valorisation des acteurs associatifs qui contribuent de façon diversifiée à la vie démocratique devrait être une priorité.


Au travers d’activités multiples et variées, les Organisations de Jeunesse peuvent se présenter comme des lieux de contestation ou de points de vue non partagés par les acteurs du pouvoir institutionnel. Il s’agit en réalité essentiellement d’espaces qui proposent aux jeunes de multiples opportunités de s’investir et se construire afin de s’épanouir et contribuer aux enjeux du vivre-ensemble dans notre démocratie.


Tâchons de nous en souvenir…