Soutenir le secteur Jeunesse :
10 revendications portées par Relie-F

Relie-F, fédération pluraliste d’Organisations de Jeunesse reconnue par la Fédération Wallonie-Bruxelles, présente ses recommandations en quelques lignes. Pour Relie-F et ses 22 membres, il est de la responsabilité du pouvoir politique de soutenir et de développer des politiques publiques en faveur du secteur de la Jeunesse. Ce texte présente les grandes lignes des revendications défendues par Relie-F en vue de la prochaine législature.

1. Pour une reconnaissance et une visibilité du secteur de la Jeunesse

Nous souhaitons que le secteur de la Jeunesse soit mieux reconnu :

  • En ayant une complémentarité entre l’éducation non-formelle et formelle ;

  • En établissant une répartition cohérente des compétences liées à la Jeunesse (plus de visibilité et de transversalité au sein des différents services de la Fédération Wallonie-Bruxelles) ;

  • En sensibilisant les responsable politiques aux problématiques liées aux jeunes ;

  • En coordonnant les politiques de l’Enfance aux différents niveaux de pouvoir pour une harmonisation et un cadre cohérent sur le terrain, notamment concernant l’Accueil Temps Libre ;

  • En soutenant les projets de communication vers le monde extérieur (vers les OJ, les familles et les jeunes) via différents canaux de communication (plateforme OJ.be, dans les salons où un focus jeunesse pourrait être présent…).

2. Pour un renforcement des liens entre les Organisations de Jeunesse et les écoles

En tant qu’acteur·trices Jeunesse reconnu·es par la Fédération Wallonie-Bruxelles, nous demandons :

  • d’avoir une place privilégiée dans les écoles et d’être associé·es en amont aux processus de réflexion dans le cadre de la mise en place du Pacte pour un Enseignement d’Excellence.

  • que des outils soient créés pour favoriser la mise en réseau entre les deux secteurs ;

  • que les Organisations de Jeunesse soient impliquées dans la formation initiale des enseignant·es aux techniques d’approche d’éducation non-formelle ;

  • que nous soyons des partenaires privilégié·es dans les chantiers du Pacte (plan de pilotage, gratuité, PECA, orientation positive, climat scolaire, etc.).

3. Pour une sensibilisation à la santé mentale des jeunes

Les opérateur·trices Jeunesses jouent un rôle important au quotidien dans le soutien et l’accompagnement des jeunes par des espaces d’expression, des lieux de rencontre et de créativité.

Nous demandons une meilleure prévention et promotion de la santé mentale des jeunes, en renforçant les services de première ligne et en favorisant la participation des jeunes aux décisions qui les concernent. 

Nous demandons également que le secteur de la Jeunesse soit reconnu en tant qu’acteur afin d’offrir un cadre sécurisant aux jeunes.

4. Pour une prise en compte de la voix de la Jeunesse

Nous voulons que des mesures soient prises pour garantir la participation des jeunes et du secteur de la Jeunesse dans les décisions politiques, afin de garantir une meilleure prise en compte de nos besoins et de nos réalités. Nous croyons que celles-ci contribueront à renforcer la démocratie et à améliorer l’efficacité des politiques publiques.

Pour cela, nous demandons :

  • De soutenir et de reconnaître les organisations qui portent la voix des jeunes qui sont souvent exclu·es ou ignoré·es ;

  • De garantir à tou·tes les jeunes l’accès à l’information ;

  • De soutenir davantage le projet « Apprentis Citoyens » ;

  • D’expliquer et de déconstruire les stéréotypes véhiculés autour des jeunes (par les politiques, les citoyens, les médias…).

5. Pour une amélioration du cadre institutionnel

Nous demandons une amélioration du cadre institutionnel pour mieux soutenir notre action.

Nous rencontrons régulièrement des difficultés liées à l’application du décret OJ du 23 mars 2009, notamment en ce qui concerne :

  • Le dégagement de moyens pour les montées de classe et les dispositifs particuliers ;

  • Une réelle application de ce décret, afin de permettre de dégager des moyens supplémentaires ;

  • Une reconnaissance du travail effectué par la CCOJ, notamment en prenant en compte ses avis et ses prises de position, et en assurant la présence du Cabinet Jeunesse lors de ses réunions.

6. Pour un soutien financier structurel

Nous demandons un soutien financier structurel pour mieux soutenir notre action. Nous sommes constamment confronté·es à des difficultés financières qui limitent notre capacité à agir efficacement au service des jeunes dans une vision long terme.

Nous demandons également que les associations reconnues ne soient plus obligées de répondre aux nombreux appels à projets, afin d’être plus disponibles pour assurer nos missions Jeunesse.

Le recours croissant à des appels à projets accentue les difficultés quotidiennes des Organisations de Jeunesse :

  • Cela rend les OJ plus fragiles et favorise les grandes asbl qui ont plus de moyens ;

  • Cela contribue à une surcharge administrative, rendue complexe par le manque de cohérence entre les différentes plateformes ;

  • Cela crée de la compétition entre les acteur·trices de terrains ;

  • Cela change la relation entre les pouvoirs subsidiant et les associations jeunesse.

7. Pour une mobilité internationale accessible à la jeunesse et aux associations

Relie-F demande une mobilité internationale accessible à tou·tes en soutenant davantage le volontariat international pour les jeunes (information, aide administrative et financière pour les jeunes en difficulté, entrant et sortant).

Nous demandons que des mesures soient prises pour valoriser le rôle de facilitation et d’accompagnement des Organisations de Jeunesse auprès des jeunes et pour encourager la création d’un label « OJ Mobilité Internationale », en instaurant une sous-commission « internationale » de la CCOJ, afin d’avoir un espace d’échange et de revendications commun dans l’intérêt des jeunes.

Nous croyons que ces mesures contribueront à renforcer l’accès à la mobilité internationale pour les jeunes et les associations, et à améliorer l’efficacité de notre action au service des jeunes.

8. Pour une simplification administrative

En tant qu’opérateur·trices reconnu·es par la Fédération Wallonie-Bruxelles, nous demandons une simplification administrative. En effet, nous sommes quotidiennement confronté·es à des procédures complexes et lourdes.

Nous demandons que des mesures soient prises pour simplifier les démarches afin de réduire les délais de traitement.

Nous souhaitons également une évaluation concertée et que les opérateur·trices soient davantage impliqué·es dans l’élaboration des politiques publiques, afin de garantir une meilleure prise en compte de nos besoins et de nos réalités.

Ces mesures peuvent renforcer la confiance entre les opérateur·trices Jeunesse et les institutions.  

9. Pour une valorisation du secteur non-marchand par rapport au secteur marchand

Relie-F demande une valorisation de notre secteur avec des balises claires entre les asbl du non-marchand et les asbl commerciales.

Nous demandons que des mesures soient prises pour clarifier la distinction entre les unes et les autres, afin de garantir une meilleure reconnaissance de notre travail auprès des jeunes.

10. Pour un meilleur financement de l’emploi

En tant qu’acteur·trices du secteur de la Jeunesse, nous demandons un meilleur financement de l’emploi. Nous rencontrons des difficultés financières qui limitent notre capacité à recruter et à maintenir des emplois de qualité.

Nous demandons que des mesures soient prises pour améliorer le financement de l’emploi, notamment en liant l’évolution des subventions aux indexations et à la réalité des charges employeur, en appliquant le décret OJ du 23 mars 2009.

Nous demandons également l’octroi d’un permanent supplémentaire par OJ reconnue pour soutenir le pilotage des structures.

Nous croyons que ces mesures contribueront à renforcer l’emploi dans le secteur de la Jeunesse et à améliorer l’efficacité de notre action au service des jeunes.