Le volontariat, ciment des Organisations de Jeunesse !

Nous l’expliquons dans la vidéo, soutenir le volontariat est indispensable. Il est le moteur des Organisations de Jeunesse et de l’associatif. Par conséquent, en vue des élections de mai 2019, nous avions posé aux partis politiques cette question : « Que proposez-vous pour soutenir et renforcer le volontariat, en Belgique et à l’international ? ». Quelle était leur position ? Est-elle la même aujourd’hui, à l’heure des rédactions de programme électoral ? Et comment ont-ils abordé la question lors de notre grand débat électoral du 2 avril dernier ? Mettons tout cela en perspective !

Le point parti par parti

Pour le cdH, il y a un an, le bénévolat et le volontariat étaient le symbole de l’ouverture de soi à l’autre et permettait de multiplier les espaces de solidarités interpersonnelles et intergénérationnelles. Le cdH avait donc de nombreuses idées pour le soutenir dont organiser la rencontre entre l’offre et la demande de services volontaires, soutenir matériellement les initiatives bénévoles par le prêt gratuit de matériel, labelliser une ou des initiatives volontaires, soutenir la formation aux premiers secours, développer des points d’informations au sein des relais jeunes pour la population ou encore encourager le mécénat d’activités associatives par les entreprises locales. Cependant, rien n’était dit spécifiquement sur le volontariat international.

Dans son programme aujourd’hui, le cdH propose également de reconnaitre sur le marché du travail les compétences acquises à travers le volontariat.


Pour DéFi, il y a un an, le développement du volontariat en Belgique devait s’axer principalement sur des initiatives locales. Deux propositions principales étaient émises. D’une part, l’inscription du volontariat dans la politique communale et l’implication de tous les départements et services communaux. D’autre part, l’instauration de cette dynamique dans une logique pluricommunale afin de développer, avec les Organisations de Jeunesse, des projets fondés sur la mise en réseau et la mutualisation des compétences. Par ailleurs, DéFi était favorable à la mise en place de conseils consultatifs des associations pour favoriser l’engagement. Cependant, rien n’était dit spécifiquement sur le volontariat international.

Dans son programme actuel, DéFi demande une véritable distinction entre le statut de volontaire et celui de travailleur associatif.


Pour Ecolo, il y a un an, le volontariat devait demeurer un acte libre et gratuit. En aucun cas, le volontariat ne devait toutefois devenir une main d’œuvre gratuite pour les entreprises. Plus globalement, Ecolo considérait la liberté associative comme essentielle. Selon eux, les contraintes administratives ne pouvaient être un frein au travail des associations et à l’implication des volontaires (par exemple, le cas de certains chômeurs voulant être volontaires). Pour le volontariat international, il était nécessaire, selon Ecolo, de clarifier les objectifs de chacun et d’assurer une reconnaissance du volontariat réel (former des CRACS sans but lucratif). La coordination devait se faire au niveau européen. Finalement, pour les volontaires issus de pays hors Union européenne venant en Belgique, Ecolo souhaitait une dispense de permis de travail.

Dans son programme en vue des prochaines élections, Ecolo ne revient pas sur cette question.

Le MR, il y a un an, se félicitait d’avoir clarifié le statut du volontaire. Cela permettait de le renforcer. Un million de volontaires actifs au sein d’associations socioculturelles, relatives à la jeunesse, au sport ou encore au secteur des soins ont vu leur statut renforcé. Cependant, rien n’était dit spécifiquement sur le volontariat international.

Dans son programme pour les élections 2019, le MR annonce vouloir encourager et permettre le volontariat des bénéficiaires d’une aide sociale.


Pour le PS, il y a un an, le volontariat et l’implication de bénévoles dans la vie collective devaient être soutenus par les pouvoirs publics. Pour cela, le PS voulait être attentif à soutenir la formation des administrateurs et des responsables associatifs bénévoles. Il voulait également repréciser le périmètre des activités qui sont concernées par le volontariat dans la loi relative aux volontaires de 2005 et ainsi éviter que des bénévoles assument des fonctions qui devraient être liées à un contrat de travail. Enfin, le PS souhaitait une harmonisation de la position de l’ONEM sur la possibilité d’exercer une activité bénévole pour les demandeurs d’emploi, si cela n’empêche pas la recherche d’emploi. Cependant, rien n’était dit spécifiquement sur le volontariat international.

Aujourd’hui, dans son programme, le PS soutient une simplification administrative et une fiscalité adaptée en matière de volontariat. Il soutient également un assouplissement des règles pour les demandeurs d’emploi.


Le PTB, il y a un an, voulait que le bénévolat soit reconnu par l’ONEM. Pour lui, le volontariat pour les jeunes belges est une bonne chose en Belgique pour s’ouvrir au monde et pour développer des valeurs de solidarité et d’appartenance à l’étranger. Il fallait cependant être vigilant car les bénévoles ne doivent pas faire le travail d’autres travailleurs. Par exemple, aucune commune en Belgique ne devrait pouvoir demander aux Organisations de Jeunesse locales, après un événement festif public, de nettoyer (en partie ou en totalité) les lieux publics occupés pour cet événement. Pour cela, pour le PTB, il fallait mettre en place une structure publique visant à contrôler que le volontariat des jeunes soit dans l’intérêt de tous. Cependant, rien n’était dit spécifiquement sur le volontariat international.

Dans son programme en vue des élections 2019, le PTB dit accorder énormément d’importance aux bénévoles et à leur encadrement. Il propose également une simplification administrative pour les travailleurs bénévoles et leurs associations. Il maintient toutefois sa volonté d’être vigilant pour que le bénévolat ne remplace pas l’emploi. Au-delà, certaines fonctions systématiquement attribuées à des bénévoles alors qu’elles pourraient faire l’objet d’un contrat de travail.

Et qu’en disaient-ils lors de notre débat ?

Lors du débat électoral du 2 avril 2019, Mathieu Daele (Ecolo) n’a pas pu s’exprimer sur la question (c’était sa question veto). Le débat s’est principalement axé sur le service volontaire. Le cdH, par la voix de Marie Nyssens sa représentante, est favorable à un service citoyen obligatoire alors que Laura Hidalgo, représentante du MR était pour un service citoyen non-obligatoire. Elle ouvrait également la réflexion sur la reconnaissance du volontariat au cours des études notamment via une certification des compétences acquises. Le PTB s’est, quant à lui, plutôt intéressé à la nécessaire simplification du système et a rappelé que le bénévole ne devait pas remplacer le travailleur. Cédric Norré, représentant du PS, pour sa part, rappelait que différentes évolutions étaient encore nécessaires comme pour la question des bénévoles au chômage. Enfin, Michaël Vossaert (DéFi) rejoignait l’idée de valoriser les compétences, de réfléchir au frein lié au chômage et appelait à augmenter les plafonds des défraiements sans pour autant concurrencer l’emploi.

Ce que revendique Relie-F

Pour assurer un volontariat de qualité, Relie-F souhaite que l’on :

• renforce l’encadrement du volontariat en Belgique et en Europe en protégeant réellement de l’appellation « volontariat », pour que celle-ci :

  • possède une définition harmonisée ;

  • soit exclusivement réservée au secteur associatif ;

• associe les acteurs Jeunesse dans une réflexion sur le statut et la reconnaissance des jeunes volontaires grâce à :

  • l’instauration d’un « congé volontariat » ;

  • la création d’un label de qualité – significatif au niveau européen et international, pour les Organisations de Jeunesse qui accueillent des volontaires ;

  • une réelle communication sur toutes les formes de volontariat à destination du grand public ;

  • une réelle simplification administrative à destination des associations et des volontaires
    ainsi qu’une valorisation du volontariat dans la recherche d’emploi, au travers de :

                              – la suppression du formulaire C45F à destination des asbl qui souhaitent occuper des jeunes
                                personnes demandeuses d’emploi pour des activités de volontariat ;

                              – la suppression du formulaire C45bis à destination des jeunes personnes demandeuses d’emploi qui
                                souhaitent faire du volontariat mais doivent obtenir au préalable l’accord de l’ONEM.

Retrouvez les photos et le PV de notre débat électoral ici.

Retrouvez notre outil d’analyse « faites vos choix ! » qui décrypte les positions des partis sur chaque matière Jeunesse.